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Comment lever des fonds ? 8 étapes pratiques

Sylvain MEHARECHE
Mis à jour le 08/07/2022 | 21 minutes

Écrit par Sylvain MEHARECHE - Directeur Général Délégué Partners Finances

deux hommes préparant le bilan prévisionnel de l'entreprise pour lever des fonds

Le terme « levée de fonds » recouvre différentes opérations qui ont pour but commun de financer un projet sans recourir au prêt bancaire. Des personnes extérieures apportent les fonds nécessaires au financement du projet avec une contrepartie.

Souvent associées aux startups dans lesquels investissent de grands fonds (capital risque), cette solution est également accessible aux PME et peut leur permettre de financer des projets qui n’ont pas reçu l’adhésion des banques. Dans nos dossiers consacrés aux différentes formes de financements professionnels, nous vous présentons donc la levée de fonds à destination des entreprises.

Quels en sont les avantages et inconvénients ? Quelles vont être les grandes étapes de l’opération ? Partners Finances vous explique comment lever des fonds pour votre entreprise.

 

En fonction du type de levée de fonds choisi (crowdfunding, crowdequity, fonds d’investissement, emprunt obligataire…), les avantages comme les inconvénients peuvent varier. En voici une première sélection.

  • Le financement d’opérations non financées par prêt bancaire.
  • La diversification des sources de financement.
  • Un endettement (moyen à long terme) modéré.
  • La préservation des fonds propres.
  • Le choix entre des financements dilutifs ou non dilutifs.
  • Pas de caution personnelle du dirigeant demandée.
  • Renforcer la capacité financière de l’entreprise par l’augmentation de son capital.
  • Un effet levier pour obtenir des financements bancaires.
  • Bénéficier d’un accompagnement et de conseils.
  • Une meilleure perception de l’entreprise par ses clients et fournisseurs.

 

Si vous avez opté pour une solution dilutive, le principal inconvénient tient dans la perte de pouvoir et de bénéfices désormais partagés avec des actionnaires supplémentaires.

Il faut prendre garde que tous les types de levée de fonds ne sont pas compatibles avec tous les statuts juridiques.

Lever des fonds est une opération qui demande beaucoup de préparation, prend du temps, et nécessite des ressources financières, humaines, ainsi qu’un bon accompagnement.

Il vous faudra bâtir une stratégie vraiment adaptée au marché et procéder à la levée de fonds au bon moment, sous risque que celle-ci s’avère handicapante.

 

Les demandes de levées de fonds sont nombreuses. Votre entreprise et son projet vont donc devoir se démarquer, susciter l’intérêt, presqu’inspirer les futurs investisseurs.

Pour cela, vous devez bâtir une stratégie solide qui repose sur une vision claire de ses objectifs et une connaissance parfaite de sa structure, ses besoins, ses possibilités, ses forces et ses faiblesses, et de son marché, son potentiel, ainsi que les risques inhérents.

Vous devez donc vous poser les bonnes questions pour fixer les bons objectifs en termes de temps, de moyens et de méthodes. Voici une première liste pour alimenter votre réflexion :

  • Pourquoi faites-vous une levée de fonds ?
  • Souhaitez-vous profiter d’un effet levier ? Démarrer votre activité ou la développer ?
  • Avez-vous envisagé les alternatives en termes de financements professionnels ?  essuyé des refus ?
  • Êtes-vous accompagné et conseillé par des experts ?
  • Quel type de financement recherchez-vous (prise de participation ou emprunt obligataire) ?
  • Pourquoi avez-vous choisi ce type de financement ?
  • Quels besoins souhaitez-vous financer ?
  • Pour quel montant ?
  • Quels sont les risques et avantages pour votre entreprises ?

 

Votre étude de marché est bouclée. Vous avez préparé votre business plan, votre executive summary, et votre pitch deck (la présentation orale rapide avec son support).

Vous connaissez donc votre marché et savez présenter de manière attractive votre produit.

Vous vous sentez prêts ? On y va !

 

En fonction du projet à financer, du stade de développement de votre entreprise, mais aussi en fonction de vos propres choix stratégiques et des valeurs de votre entreprise, il va falloir identifier et sélectionner le type d’investisseurs que votre projet pourrait intéresser.

Lorsqu’on est une startup avec un besoin de plusieurs millions d’euros pour fabriquer un prototype et lancer le produit sur un nouveau marché, ou une PME avec un besoin de 50 000 € pour du matériel professionnel, les investisseurs ne seront pas les mêmes… On peut chercher plutôt des capital-risqueurs (business angels ou fonds d’investissements) d’un côté, et des entreprises soutenant d’autres entreprises via une plateforme de financement participatif de l’autre.

En effet, c’est une relation de confiance que vous allez devoir établir avec l’investisseur, en particulier si celui-ci devient un actionnaire et a un rôle de conseil sur la gestion de votre entreprise. Il faut alors partager une certaine vision et établir une bonne communication. Il est primordial que celui ou ceux-ci apprécient l’identité de votre entreprise. Son implication pourrait en dépendre.

La levée de fonds peut introduire un biais dans la relation entre l’entrepreneur et l’investisseur. Ce dernier ayant le choix parmi plusieurs projets, l’entreprise étant dans une démarche de « séduction », il est important pour les fondateurs de ne pas oublier que si vous avez besoin des investisseurs, ceux-ci ont également besoin de vous pour faire fructifier leur argent.

Vous avez donc le contrôle de la situation. Pour faire le bon choix, vous allez vous renseigner sur la réputation de l’investisseur pour juger de la confiance qui pourra lui être accordée.

Il faut également étudier son portefeuille clients. Si celui-ci comporte un très grand nombre d’entreprises, le risque de la dépersonnalisation du suivi existe. Il faut alors veiller à ce qu’il soit bien entouré d’experts dans différents domaines.

Il faut également identifier ses co-investisseurs, présents et passés, et donc juger de la qualité de son réseau.

S’il s’agit d’un fonds d’investissements, il faut alors également vérifier le processus de gestion de celui-ci : le type de décisions prises, les délais de décisions, pour assurer l’adéquation du fonctionnement de l’investisseur et de l’entreprise.

Pour rencontrer en personne des investisseurs, il est intéressant de participer à divers événements nationaux et locaux : Salon des entrepreneurs, Capital IT, France Digital Day, Maddy Keynote, Salon des micro-entreprises, MindInvest…

Vous allez donc devoir bien préparer votre pitch ! Il est indispensable de pouvoir présenter rapidement (de 2 à 20 minutes) votre projet en le rendant attrayant et inspirant, non seulement sur papier avec tous les chiffres, mais surtout à l’oral pour attirer l’attention.

Lorsque vous cherchez à rencontrer des investisseurs, n’oubliez pas de vérifier dans votre propre réseau (contacts réseaux sociaux, connaissances, alumni…) si celui-ci ne contient pas l’investisseur providentiel.

 

Vous avez identifié, choisi et rencontré d’éventuels investisseurs. Le processus de levée de fonds entre maintenant dans le concret. En voici les principales étapes.

 

A noter. Le terme « levée de fonds » recouvrant de nombreux types de financements, chacun d’eux aura son processus particulier. Nous présentons donc ici des démarches, somme toute généralistes, pour des levées de fonds de moyenne à grande envergure, pour des startups ou PME. Il est essentiel d’être accompagné par des experts des solutions de financements professionnels afin d’ajuster tant vos démarches que votre dossier.

Partners Finances vous accompagne dans vos demandes de prêts professionnels de tous types en prodiguant les conseils et en négociant pour vous. Pour en savoir plus, faites une simulation en ligne. Un conseiller en prêt professionnel vous recontacte sous 48h**.

 

Le non disclosure agreement (NDA, ou accord de non-divulgation) est un contrat de confidentialité signé entre les personnes engagées dans la levée de fonds (fondateurs et investisseurs, leveurs de fonds ou partenaires).

Pour convaincre les potentiels investisseurs, vous devez leur présenter des documents contenant des éléments stratégiques de l’entreprise et du projet (business plan, pitch deck…). La divulgation de leur contenu peut porter préjudice à l’entreprise.

Pour éviter toute situation problématique, vous pouvez vous rapprocher d’un avocat pour la rédaction d’un NDA. Sa signature doit servir à protéger les informations clés de toute divulgation.

Si certains ne jurent que par lui, le NDA a aussi ses détracteurs. Parmi les inconvénients relevés, il y a le risque de faire fuir les investisseurs. Signer un NDA les expose à un risque juridique non maitrisé. Paradoxalement, rares sont les entrepreneurs qui disposent des moyens financiers et du temps nécessaires pour engager les poursuites en cas de non-respect de l’accord.

La nécessité de la signature de ce contrat de confidentialité reste donc au choix des fondateurs. En effet, se renseigner sur la réputation et la discrétion des investisseurs fait partie du travail de recherche, vu qu’il faudra à terme établir une relation de confiance. D’autre part, généralement, les investisseurs s’intéressent davantage à l’ambition des fondateurs et à la raison d’être du projet (comme certains le prônent « Start with WHY! ») qu’aux détails techniques et organisationnels.

Libre à vous de suivre cette étape ou non.

 

La rédaction de la lettre d’intention (ou Term Sheet en anglais) est une étape qui ne doit pas être prise à la légère. Sa valeur n’est pas comparable à une lettre de motivation lors d’une recherche d’emploi, mais bien plutôt à celle d’un compromis de vente dans le cadre d’un achat immobilier.

Rien n’est conclu sans elle et certaines levées de fonds de plusieurs millions d’euros reposent uniquement sur ce document. Elle vous engage. Il ne serait pas bienvenu de revenir sur ses termes, car à défaut d’être totalement contraignante, elle correspond à un engagement moral des parties.

Sa rédaction incombe à l’investisseur. Elle est signée par celui-ci et adressée à l’entrepreneur porteur du projet pour qu’il la contresigne, donnant ainsi son accord.

Elle permet

  • de fixer par écrit les principales modalités de l’investissement en confrontant les points de vue de l’investisseur et des fondateurs,
  • d’officialiser la volonté de l’investisseur,
  • de préciser l’octroi d’une période d’exclusivité pour l’investisseur.

Elle contient

  • le calendrier des négociations (les étapes),
  • la nature des points à débattre,
  • la description de l’opération (montage financier),
  • la valorisation de l’entreprise,
  • la clause d’audit (due diligence),
  • les conditions suspensives (audit satisfaisant, transfert éventuel des droits de la propriété intellectuelle, finalisation du plan de financement, la demande d’exclusivité au bénéfice de l’investisseur, l’accord du comité d’investissement…),
  • la description des garanties éventuelles du passif,
  • les principaux termes et conditions du pacte d’actionnaires,
  • la clause de confidentialité,
  • le rappel de l’obligation de bonne foi.

 

Bon à savoir. Dans une levée de fonds, les termes techniques anglo-saxons ne manquent pas. Le risque est donc grand de faire des contresens avec de potentielles conséquences négatives. Ne signez pas de lettre d’intention à l’aveugle, faites-vous conseiller pour bien comprendre les implications de son contenu et n’hésitez pas à échanger avec votre investisseur si des points vous semblent flous et vous déplaisent. Une fois la lettre signée, il sera plus compliqué de revenir en arrière.

 

Vous avez contresigné la lettre d’intention et ainsi accepté les termes, et vous avez transmis tous les documents demandés. Vient alors une phase d’audit approfondi de votre entreprise, c’est la due diligence.

A noter. Cet audit a lieu lors de différentes opérations, comme la prise de participation dans une entreprise, dans le cadre d’une levée de fonds, ou comme le rachat d’un fonds de commerce.

Sur quoi porte cet audit ?

  • l’analyse RH,
  • l’analyse financière,
  • les aspects juridiques,
  • l’évaluation des risques,
  • la stratégie commerciale


A l’issue de cet audit sort un rapport contenant les axes d’amélioration et points à risque pour l’investisseur.

Notre conseil : Be ready! Préparez tous les documents potentiellement utiles sur tous ces points. Ceux-ci varient bien entendu en fonction du secteur d’activité. Transmettez-les immédiatement. Tenez-vous à disposition pour transmettre au plus vite tout document supplémentaire. Gardez vos informations à jour pour gagner du temps d’une levée de fonds à l’autre.

 

Si vous arrivez à ce stade, c’est que l’audit de votre entreprise et de son projet, la due diligence, a convaincu l’investisseur !

Celui-ci vous fait donc parvenir une lettre ferme de financement du projet (LOF) qui annonce officiellement sa volonté d’entrer au capital de l’entreprise aux conditions préalablement établies.

 

Vous entrez ici dans une phase juridique. Il s’agit en effet de rédiger le pacte d’associés ou d’actionnaires.

Ce document va définir les rôles, pouvoirs, obligations et interdits de chaque partie afin de faire converger les intérêts des investisseurs et des fondateurs. Il va permettre d’assurer la bonne cohabitation et surtout d’éviter des blocages dans le processus décisionnel en cas de désaccord entre associés, ou entre associés et actionnaires.

Si le pacte d’associés n’est pas obligatoire, il est fortement recommandé d’en rédiger un dès la création de l’entreprise. Dans le cas d’une levée de fonds auprès d’investisseurs professionnels ou semi-professionnels, ceux-ci réclameront systématiquement aux fondateurs la mise en place d’un pacte d’actionnaires.

Important. Pour cette étape, il est nécessaire d’être accompagné d’un avocat spécialisé dans le droit des affaires.

 

Le closing de l’opération consiste à acter l’augmentation du capital de l’entreprise. Cette dernière devra alors être actée dans un PV d’Assemblée Générale Extraordinaire qui sera transmis au greffe du tribunal de commerce.

Cette étape va notamment donner lieu à l’édition d’un nouveau K-Bis contenant le montant redéfini du capital social de l’entreprise. Ce document devra être transmis à l’organisme de financement pour procéder au déblocage des fonds.

Votre conseiller va pouvoir débloquer les fonds du compte d’augmentation de capital vers le compte courant de la société.

 

Comme toute forme de crédit, un financement professionnel (du crédit de trésorerie à la levée massive de fonds) vous engage. Quand l’investisseur a tenu sa promesse de vous apporter les fonds, vous allez devoir tout mettre en œuvre pour respecter au mieux les engagements que vous avez pris.

Ainsi, dans le cadre d’une levée de fonds avec prise de participation de l’investisseur au capital de l’entreprise, vous allez devoir gérer vos investisseurs sur le long terme (on parle généralement de 5 ans).

Quelle que soit la forme de rémunération de l’investisseur, il faudra vous assurer qu’elle soit respectée.

Celui-ci est un partenaire à part entière avec lequel il faut établir une communication saine et efficace.

 

 

Ce dossier vous a intéressé, mais vous avez encore d’autres questions ?

N’hésitez pas à consulter nos dossiers consacrés aux professionnels et à prendre contact avec nos conseillers en prêt professionnel.

 

 

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