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Comprendre le calcul du reste à vivre

Sylvain MEHARECHE
Publié le 10/04/2025 | 14 minutes

Écrit par Sylvain MEHARECHE - Directeur Général Délégué Partners Finances

Vérifié par Hiba KHAYATI - Cheffe de projet éditorial

En bref

Le reste à vivre est le calcul de la différence entre les revenus réguliers mensuels et les charges fixes mensuelles. Cette notion est fondamentale en matière de gestion budgétaire mais aussi dans le domaine du crédit. Il s’agit en effet d’un des principaux indicateurs pris en compte par les banques pour l’octroi des prêts immobiliers et des prêts personnels :

  • le reste à vivre représente pour une personne ou un ménage les fonds disponibles une fois les charges mensuelles incompressibles payées (loyers, crédits en cours, impôts) ;
  • il témoigne de la capacité financière à prendre en charge le remboursement de nouveaux engagements budgétaires (crédit immobilier, crédit à la consommation) ;
  • le reste à vivre est une notion complémentaire au taux d’endettement qui calcule la proportion des charges fixes mensuelles par rapport aux revenus fixes mensuels, ces 2 indicateurs étant les plus utilisés pour évaluer la solvabilité d’un emprunteur ;
  • pour augmenter son reste à vivre, il est possible d’accroître son revenu (augmentation de salaire, revenu secondaire, revenus locatifs) mais aussi de réduire le montant de ses charges fixes récurrentes (notamment grâce au regroupement de crédits).
reste a vivre

Le reste à vivre est une notion très importante en matière de gestion financière, et tout particulièrement dans le domaine du crédit. Il désigne pour une personne le montant disponible chaque mois, une fois que toutes ses charges fixes mensuelles ont été déduites de ses revenus. Il s’agit donc des liquidités qui restent utilisables pour vivre (alimentation, loisirs, vacances, etc.) et qui sont mobilisables pour envisager de nouveaux projets (crédit immobilier notamment) une fois que les dépenses incompressibles ont été effectuées.

Au même titre que le taux d’endettement qui mesure la part des charges fixes par rapport aux revenus, le reste à vivre est un indicateur fondamental utilisé par les banques et les organismes de crédit avant d’accorder un prêt. Il permet en effet d’évaluer la capacité d’un emprunteur à absorber de nouvelles charges mensuelles dans la durée. Il n’existe toutefois pas de règle stricte pour déterminer le montant minimum du reste à vivre. Chaque établissement de crédit est ainsi libre de le fixer à partir de l’étude du profil de l’emprunteur.

Le calcul du reste à vivre est relativement simple. Il consiste à soustraire l’ensemble des charges fixes du total des revenus du foyer.

Les charges mensuelles fixes intégrées au calcul du reste à vivre comprennent les dépenses récurrentes et incompressibles à savoir :

  • le loyer ou le remboursement d’un crédit immobilier ;
  • les autres crédits en cours de remboursement (auto, travaux, conso, etc.) y compris le montant du nouveau crédit sollicité ;
  • l’impôt sur le revenu.

Certains établissements bancaires prennent également en compte les charges courantes régulières dans le calcul du reste à vivre mais ce n’est pas systématiquement le cas. Parmi ces charges courantes, on peut citer notamment :

  • les frais d’énergie (électricité, gaz, eau, etc.) ;
  • les différentes assurances (habitation, auto, santé, etc.) ;
  • les abonnements divers (transports, internet, téléphone) ;
  • les autres prélèvements récurrents.

Les dépenses d’alimentation, de loisirs, d’habillement ou encore de vacances sont, pour leur part, toujours exclues du calcul du reste à vivre.

Pour les revenus, sont pris en compte les éléments suivants :

  • les revenus professionnels stables (salaires pour les personnes en CDI ou les fonctionnaires, pensions de retraite pour les retraités). Pour les indépendants, les entrepreneurs ou les professions libérales, sont généralement pris en compte les revenus d’activité déclarés à l’URSSAF, lissés mensuellement sur une longue période (12 derniers mois le plus souvent). Une ancienneté dans l’exercice de l’activité peut être exigée pour ces derniers ;
  • les revenus locatifs : seule une partie de ces revenus est prise en compte (généralement environ 80 %) pour tenir compte des charges mais aussi des risques d’impayés de loyer ou de vacance locative ;
  • les pensions alimentaires et les prestations compensatoires.

Les prestations sociales (allocations familiales, RSA, etc.) peuvent dans certains cas être intégrées au total des ressources du foyer mais ce n’est pas automatique.

Pour visualiser le calcul du reste à vivre, prenons l’exemple de Marc qui vit seul et perçoit un salaire de 2 800 € par mois. Marc souhaite solliciter un nouveau crédit pour un montant de 400 € par mois.

Il rembourse déjà chaque mois 600 € pour sa résidence principale. Il doit également s’acquitter de 300 € d’impôts par mois, de 150 € d’assurances diverses, de 50 € d’abonnements et de 100 € de transport.

Le total des charges fixes de Marc est calculé ainsi : crédit immo (600 €) + impôts (300 €) + nouveau crédit sollicité (400 €) = 1 800 €. Les dépenses de transports, d’assurances et les abonnements ne sont ici pas comptabilisés.

Le reste à vivre de Marc après ce nouvel emprunt est donc le suivant : 2 800 - 1 300 = 1 500 €.

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S’il est par définition difficile de réduire les dépenses incompressibles, le meilleur moyen d’accroître son reste à vivre reste encore d'augmenter ses revenus. Plus vos revenus seront conséquents et plus vous disposerez d’un reste à vivre élevé permettant d’assumer des remboursements tout en épargnant ou en consommant à côté. Une hausse de revenus réduit aussi logiquement le taux d’endettement qui peut alors permettre d’entrer dans les critères des banques (35 % au maximum assurance comprise).

Cela passe bien sûr, lorsque cela est possible par une augmentation de salaire pour les salariés, une augmentation des revenus d’activités pour un indépendant ou encore le développement d’une activité secondaire.

Les personnes qui possèdent des biens mis en location peuvent également tenter d’augmenter les loyers et donc d’accroître leurs revenus locatifs, par exemple en améliorant le confort du logement ou en le transformant en location meublée. Certains aménagements réalisés dans vos logements loués peuvent même vous permettre de réduire, temporairement ou dans la durée, le montant de vos impôts (rénovation énergétique notamment) et donc accroître le montant de vos revenus nets.

Attention toutefois, une hausse de revenus ne doit pas s’accompagner pour autant d’une hausse de charges proportionnelle qui n’aurait alors aucun impact sur le reste à vivre et le taux d’endettement.

Même s’il peut sembler plus difficile de réduire le montant de ses charges fixes, des solutions existent pour diminuer son endettement et améliorer mécaniquement son reste à vivre. La maîtrise des charges est en effet fondamentale pour la gestion budgétaire d’un foyer mais aussi vis-à-vis des engagements contractés auprès des établissements financiers. Des charges trop importantes risquent en effet d’accroître l’endettement du foyer et à terme d’aboutir sur une situation de précarité et de surendettement.

Même si elles ne sont pas toujours prises en compte dans le calcul du reste à vivre, les charges courantes peuvent également être optimisées. Vous pouvez notamment changer de mutuelle, de fournisseur d’accès à internet ou encore d’assurance habitation. Ces économies vous permettront parfois d’augmenter votre reste à vivre pour les établissements qui en tiennent compte. Elles vous offriront dans tous les cas plus de latitude et de confort dans la gestion de votre budget et dans la constitution d’une trésorerie de secours.

Les échéances de remboursement de crédits pèsent chaque mois sur le reste à vivre d’un foyer. En tant que dépenses incompressibles, elles réduisent d’autant les capacités financières pour les autres dépenses du quotidien.

Au moment de souscrire un crédit, il est donc fondamental d’obtenir les conditions de remboursement les plus avantageuses possibles, que ce soit au niveau du taux d’intérêt obtenu, de la durée de remboursement ou du montant à rembourser chaque mois. Les banques vont en effet s’assurer que le montant total des mensualités de crédit ne dépasse pas 35 % des ressources mensuelles (pourcentage maximal légal) mais aussi que le reste à vivre est suffisant pour subvenir à vos besoins quotidiens.

Un reste à vivre faible est perçu comme trop risqué par les établissements financiers puisqu’il susceptible de provoquer un engrenage de surendettement et donc des échéances de crédit possiblement non honorées. C’est tout particulièrement le cas pour les ménages avec des revenus peu élevés. Des mensualités de crédit importantes constituent pour eux une charge potentiellement dangereuse en cas d’imprévu (accident, maladie, perte d’emploi, etc.) susceptible de réduire leurs revenus et de les faire basculer dans le surendettement.

À l'inverse, dans certains cas de figure, un reste à vivre important peut apparaître comme un atout décisif pour un ménage disposant d’un taux d’endettement élevé. Malgré des mensualités élevées, l’établissement bancaire peut considérer que ce type de foyer dispose de ressources suffisamment importantes chaque mois pour supporter toutes ses charges et pour faire face à un imprévu. Par exemple, un foyer disposant d’un taux d’endettement de 37 % mais avec un reste à vivre de 3 000 € par mois pourra potentiellement obtenir un nouveau crédit dans certains établissements, si le risque de défaut de paiement apparaît comme limité.

Lorsqu’un emprunteur souhaite obtenir un crédit immobilier pour financer un investissement locatif, la notion de reste à vivre est différente de la situation générique du point de vue de la banque. En effet, en face des futures échéances mensuelles de crédits à rembourser, l’emprunteur peut faire valoir de futurs revenus locatifs. Ces revenus fonciers vont logiquement augmenter son reste à vivre mensuel en comparaison d’un emprunt immobilier classique où le crédit constitue uniquement une perte sèche (du point de vue des charges mensuelles).

La banque va donc prendre en compte une partie de ces revenus dans le calcul du reste à charge, de 70 à 80 % en général pour tenir compte des charges et de potentiels aléas dans la location (vacance locative, impayés de loyer). Grâce à ces revenus, l’investissement locatif peut bien souvent faire office d’”opération blanche” pendant toute la durée de remboursement du crédit, les revenus locatifs pouvant plus ou moins couvrir le montant de l’emprunt.

Dans la perspective de solliciter un nouvel emprunt auprès d’un établissement financier, il peut être pertinent d’envisager regroupement de vos crédits en cours. Grâce à cette opération, vous pouvez en effet diminuer le montant de vos mensualités via l’allongement de la durée de remboursement et la renégociation de vos taux d’intérêt.

Même si cette démarche augmente le coût global de l’emprunt, elle permet, à court terme,

de réduire le montant de ses charges fixes mensuelles. Elle permet de redonner de l’air à votre budget et diminue mécaniquement le taux d’endettement.

Le rachat de crédits doit cependant être engagé en toute connaissance de cause par rapport au surcoût global qu’il implique. 

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