Depuis le 1^er janvier dernier, les logements dont le diagnostic de performance énergétique (DPE) est classé G sont interdits à la location. Malgré cette restriction, les ventes de passoires thermiques n’ont pas réellement été impactées pour le moment.

À Paris, les passoires thermiques toujours populaires

À Paris, les logements avec un DPE classé F ou G représentent une part importante du Top 100 des annonces recensées sur le site de Particulier à Particulier (PAP). 14 % sont des biens classés G et 19 % ont une étiquette F. En tout, toujours selon PAP, 73 % du Top 100 dispose d’un DPE E, F ou G.

Ces biens sont mêmes vendus au-dessus des prix moyens du marché parisien. En effet, le m2 se situe à 9 450 € et les biens du Top 100 de PAP se vendent en moyenne à 10 046 € le m2. Cet engouement pour les passoires thermiques à Paris peut s’expliquer par la tension du marché dans cette ville. Les acheteurs font passer d’autres critères en priorité, comme la localisation ou encore le prix plutôt que les préoccupations énergétiques. L’urgence de se loger l’emporte donc sur les critères énergétiques.

Une situation plus compliquée en zones détendues

La situation est différente pour les maisons individuelles se situant en zones détendues. Celles-ci sont sujettes à des décotes plus ou moins importantes. Cela est dû au fait que rénover une maison coûte plus cher qu’un appartement. Ces travaux peuvent facilement monter à plusieurs dizaines de milliers d’euros.

La faible demande locative au sein de ces zones implique une incertitude sur la rentabilité du bien. Ce manque d'attractivité menace la rentabilité des propriétaires bailleurs parfois engagés dans un crédit immobilier.

Vendre sans rénover ?

Certains propriétaires voient des avantages à vendre leur passoire thermique sans effectuer de travaux de rénovation :

• un prix compétitif : sans réaliser de travaux, il est possible de fixer un prix plus attractif afin de se démarquer dans un marché parfois très tendu ;
• cela laisse la possibilité à l’acheteur de faire les travaux comme il le souhaite selon ses préférences ;
• le bien se vend généralement rapidement.

Vers une décote des logements énergivores ?

Dans les années à venir, selon PAP, il est très probable que les logements énergivores subissent une décote progressive. Les réglementations environnementales vont s’amplifier.

En 2028, l’interdiction de location s’étendra aux DPE classés F. Puis, six ans plus tard, ce seront les biens comportant l’étiquette E qui seront supprimés du marché locatif. À mesure que ces restrictions seront appliquées, la décote devrait s’accentuer, sauf dans les grandes villes où la demande est très forte.