Immobilier : 70 % de passoires énergétiques en stations de ski
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Selon une étude de Particulier à Particulier (PAP) et l'ADEME, les stations de ski les plus prisées par les skieurs sont aussi là où les logements sont les plus vétustes. Ils représentent même 80 % du parc immobilier dans certaines stations.
L’immobilier de montagne vétuste, mais avec des prix en hausse
En 2021, la loi Climat et résilience a instauré un calendrier pour interdire les locations de logements considérés comme des passoires énergétiques :
- 1er janvier 2025 pour les logements classés G ;
- 1er janvier 2028 pour les logements classés F ;
- 1er janvier 2034 pour les logements classés E.
Lorsqu’on se tourne vers les biens immobiliers dans les stations de ski, 31 % des logements en station sont classés F ou G, soit plus du double de la moyenne nationale (15 %) selon PAP. En ajoutant les habitations classées E, on arrive à 70 %.
À l’horizon 2034, près des deux tiers des logements en stations pourraient être interdits à la location longue durée.
Pour autant, ces locations n’ont pas bloqué la venue des vacanciers, Français comme étrangers. Certains sont même prêts à investir dans une résidence secondaire, généralement à travers un prêt immobilier, pour sécuriser leurs accès aux pistes.
Même constat au niveau des prix : la présence de passoires thermiques dans des stations prestigieuses n’empêche pas une hausse des coûts ces dernières années.
Station |
Prix moyen |
% de passoires thermiques (F+G) |
Courchevel |
11 368 €/m² (+78 % en 5 ans) |
37,5 % |
Tignes |
8 632 €/m² (+89 % en 5 ans) |
34,8 % |
Val-d’Isère |
12 140 €/m² (+25 % en 5 ans) |
25,2 % |
Méribel |
10 736 €/m² (+44 % en 5 ans) |
31,5 % |
Morzine |
7 432 €/m² (+35 % en 5 ans) |
39,1 % |
Sources : PAP (février 2025)
Ce qui cause cette situation
Selon l’étude, il y a plusieurs raisons qui expliquent que les logements soient aussi énergivores dans ces zones :
- les conditions climatiques hivernales des montagnes entraînent une consommation plus importante de chauffage, ce qui abaisse automatiquement la note du diagnostic de performance énergétique (DPE) ;
- de nombreuses résidences, datant des années 60-80, n’ont jamais été rénovées et sont assez mal isolées ;
- des travaux énergétiques nécessitent aussi l’accord du propriétaire ou des copropriétaires du lieu, souvent non-résidents et peu enclins à faire de grands travaux.