Immobilier à Nantes : pourquoi les vendeurs doivent s'armer de patience en 2025

Le marché immobilier français montre des signes de reprise après plusieurs années compliqué, notamment avec l'augmentation des taux de crédit immobilier depuis 2022. Mais cette embellie n'est pas uniforme sur tout le territoire. Parmi les villes qui peinent encore à redresser la barre, Nantes se distingue comme un cas particulier. Seule grande métropole régionale figurant dans le top 10 des villes où il est déconseillé de vendre actuellement, la « cité des Ducs » connaît une situation préoccupante pour les propriétaires souhaitant céder leur bien. Une étude récente du Figaro, basée sur l'analyse de 185 villes de plus de 40 000 habitants, révèle les difficultés spécifiques du marché nantais.

Une chute des prix et un allongement record des délais de vente

Nantes affiche une baisse de prix de 8,39 % depuis janvier 2022, la plaçant parmi les villes les plus touchées par la correction immobilière en France. Avec un prix moyen de 3 702 € au m², la métropole de l'Ouest a perdu une part significative de sa valeur en seulement trois ans. Mais le phénomène le plus préoccupant reste l'allongement considérable des délais de vente : il faut désormais 68 jours supplémentaires pour vendre un bien à Nantes par rapport à 2022, soit plus de deux mois d'attente additionnels.

Cette situation place les vendeurs nantais en position de faiblesse face à des acheteurs qui peuvent se permettre de négocier davantage ou d'attendre de meilleures opportunités. Contrairement à d'autres villes du classement comme Gagny, où le volume de ventes a explosé (+ 135,93 %), Nantes connaît une stagnation des transactions (+ 2,12 % seulement), signe d'un marché grippé plutôt que dynamique.

Source : Le Figaro / Yanport 

Une réputation ternie qui pèse sur l'attractivité

L'explication de cette situation atypique pour une grande métropole régionale réside en partie dans l'évolution de l'image de la ville. "C'est une ville où les prix avaient beaucoup augmenté, qui était réputée bourgeoise, tranquille." explique Corinne Jolly, présidente du site d'annonces PAP (Particuliers à Particuliers). "Puis, brutalement, sa réputation s'est ternie. Nantes a fait l'objet de vives critiques, notamment dans les médias, sur des soucis en matière de sécurité."

Ce phénomène de "bashing" médiatique a eu un impact direct sur l'attractivité immobilière de la ville, créant un décalage entre des prix qui avaient fortement augmenté et une perception nouvelle de la qualité de vie. "Le paradoxe, c'est qu'elle n'est pas plus dangereuse que les autres. Mais pour Nantes, ce genre de problématiques, c'était inattendu." souligne l'experte.

Malgré cette situation difficile, Corinne Jolly reste optimiste pour l'avenir du marché nantais : "Il y a une forme de bashing qui ne va pas durer. Il faut attendre qu'il n'y ait plus ce sentiment de dégradation de la situation. Le marché immobilier nantais finira par se relancer, car la ville reste assez accessible pour une grande métropole proche de Paris." Pour les propriétaires nantais, la patience semble donc être la meilleure stratégie à adopter dans l'immédiat.